Maurice Carême et ses musiciens

Diana Gonnissen, soprano Philippe Riga, pianiste 

Sa poésie a fasciné plus de 300 musiciens, tant chansonniers que compositeurs. Parmi les interprètes de ces derniers, Diana Gonnissen se révèle une des plus passionnées. Musicienne, dans l’âme, elle possède cet art de la mélodie, ce pouvoir de transmettre ses richesses harmoniques. Elle vous dira aussi les poèmes. Les mots retrouveront sous sa voix profonde leur magie, leur saveur, leur profondeur. Cantatrice et récitante, elle vous convaincra qu’il n’y a pas d’âge pour venir à ses spectacles. Elle enchante aussi bien les enfants que les adultes les plus avertis.

Henri Sauguet écrivait: «  L’univers poétique de Maurice Carême a tenté un grand nombre de musiciens, soit parce qu’il leur offre, dans ses rythmes et ses assonances, une merveilleuse occasion de chanter librement et de dérouler leurs courbes mélodiques tout autour de ses vers harmonieux, soit qu’ils éprouvent l’irrésistible attrait d’une pensée dont ils ressentent profondément la pulsation et l’émotion, qui va bien au-delà du mot et conduit du cœur à l’âme. Il est et sera le poète le plus mis en musique qui vivra jamais. Entre la poésie de Maurice Carême et la musique les liens qui se sont noués sont ceux, sublimes, de l’amour parfait.  »

A ce jour, 308 compositeurs et chansonniers ont mis quelques 2.636 poèmes de Carême en musique. Le premier de ces musiciens fut, en 1921, le belge Albert Gossiaux. En 1937, Darius Milhaud met douze poèmes de MERE en musique. L’œuvre pour récitant, piano et quatuor à cordes LA CANTATE DE L’ENFANT ET DE LA MERE est donnée en première audition mondiale par la Société philharmonique au Palais des Beaux-arts à Bruxelles le 20 mai 1938, puis reprise le 21 juin 1939 à la Salle Gaveau à Paris. Les Milhaud invitent Maurice Carême. Le poète rencontre chez eux Francis Poulenc, Luigi Dallapicola, Georges Auric, Arthur Honegger, Jules Supervielle et Paul Hindemith. En 1952, Darius Milhaud compose deux volumes de mélodies sur douze poèmes des PETITE LEGENDES.

 » Je suis en train de vous mettre en musique – tout arrive !  » C’est ainsi que débute en 1960 la lettre de Francis Poulenc annonçant à Maurice Carême ce qui constituera son tout dernier cycle de mélodies LA COURTE PAILLE, une œuvre aujourd’hui chantée dans le monde entier.

Citer tous les noms des compositeurs qui se sont inspirés de Maurice Carême est impossible. Au palmarès, de nombreux musiciens belges et français, mais aussi des américains, hollandais, polonais, russes, suisses… Tous les genres musicaux auront été abordés depuis la chanson enfantine la plus savamment simple jusqu’aux mélodies les plus graves en passant par les opéras de chambre, les contes musicaux, les chœurs, les pièces symphoniques.

Poète de la simplicité, Maurice Carême ne cessa de chanter tout ce qui touche à l’essentiel de l’homme. Il osa dire la beauté de la nature, la fraîcheur de l’enfance, la vie avec ses tares et ses lumières, le bien et le mal, l’amour et le tragique de l’existence, la spiritualité sans laquelle l’humanité n’a pas de sens, avec les simples mots de tous les jours, des mots dont sa poésie affirme toute la pérennité et l’efficience.

© Fondation Maurice Carême – Jeannine Burny