COSTELLO
Pourquoi Costello…
Je connaissais peu Elvis Costello. Dans mes souvenirs, il était apparenté à la musique folk ou punk…
Puis par hasard, je découvre les » Juliet’s letters « , les » Lettres de Juliette « .
Je suis d’abord intriguée par la voix d’Elvis Costello, veloutée, sensuelle et pleine d’effets farcesques aussi. J’écoute et réécoute le cd. C’est incroyable, les textes sont très modernes, le quatuor Brodsky qui l’accompagne joue magistralement. La musique ressemble à un curieux mélange de pop et de classique. Ce pourrait être du Kurt Weill, du Bernstein, parfois presque du Chostakovitch… Des cordes qui vibrent… Soudain un espace de tension musicale. Il se passe quelque chose qui plonge dans un climat particulier. Je crois que je tombe amoureuse de cette voix, de ce quatuor.
Chaque air exprime en » paroles et musique » une facette de la relation amoureuse ; ou plutôt ses dégâts collatéraux. Tempêtes, amertume, colères, angoisse, exaltation… On n’en sort pas indemne. Il se passe quelque chose en écho dans l’âme. Juliette livre ses tripes ; c’est très loin d’être aseptisé. L’amour est violent, cynique, mortel… La jouissance arrachée, le rire proche des larmes. Il n’y a pas d’autres armes.
Mais rassurez-vous, « The birds will still be singing »…
La gageure pour moi était d’interpréter ces airs avec ma voix de chanteuse lyrique et d’engager à 300% ma capacité de comédienne à jouer sur les différents registres de couleurs vocales.
Exit la voix sirupeuse de la soprane, faut que ça vienne des boyaux. Sans forcer. Juste parce que sur ce souffle, l’émotion est juste. Oui, il y a des envolées lyriques mais pas gratuites.
Merci Mac Manus* et Brodsky pour avoir composé un si beau bijou !
*véritable nom d’ Elvis Costello